Aya peut paraître impressionnante quand on ne la connaît pas. Avec son apparence soignée et son attitude parfois un peu hautaine, les gens pensent souvent que c’est le genre  « fille à papa » qui ne supporte pas qu’on lui dise non et que de toute façon elle est au dessus des autres. En vérité c’est loin d’être ça. Si elle a un comportement aussi froid c’est principalement pour se protéger. La demoiselle sait très bien comment le monde peut être cruel quand on est trop gentil. Avec le temps elle s’est créée une sorte de barrière de glace pour que les autres finissent par ne plus trop vouloir s’en approcher. La blondinette souffre tout de même de cette solitude qui l’envahit de plus en plus, mais jusqu’à aujourd’hui, ça ne l’a encore jamais fait perdre totalement la tête. Ayame c’est une fille qui a beaucoup souffert depuis son enfance, mais qui a tout intériorisé pour ne jamais montrer ses faiblesses. De ce fait, elle a pas mal de troubles mentaux, dont le trouble de la personnalité Borderline, la dépression et souffre de pas mal d’addictions. La drogue est rentrée beaucoup trop tôt dans sa vie et la suit encore pas mal aujourd’hui.

Elle a du mal à savoir où est sa place dans ce monde, parfois elle se demande si tout ça a vraiment du sens. Heureusement, elle a l’art pour se changer les idées. Sa passion c’est la peinture. Depuis son enfance elle adore dessiner, c’est la seule manière qu'elle a trouvé pour pouvoir s’exprimer totalement. Quand elle a commencé à utiliser des pinceaux et de la peinture, c'est comme ci ça lui paraissait évident. Aujourd’hui elle a un assez bon niveau et continue à pratiquer par hobby.

Au final, Aya, c’est une nana paumée qui préfère se protéger de tout individu pour être sûr de ne pas le regretter par la suite, mais quand elle accorde de l'intérêt et sa confiance à quelqu’un, c’est une demoiselle vraiment charmante et qui a de la conversation. Elle s’intéresse à énormément de choses dans la vie en général et adore passer des heures à essayer d’y comprendre son sens. Et à côté de ça elle essaie de fuir son côté toxicomane le plus possible, mais les démons sont souvent plus forts qu’elle et elle y replonge bien trop facilement. Elle arrive tout de même à garder une bonne image d’elle-même en public et essaie le moins possible de montrer ses vices à tout le monde. Le plus souvent quand elle consomme c’est soit solo chez elle, soit bien entourée et en lieu sûr.  

En tant que gaikokujin, Ayame a souvent des regards rivés sur elle. Depuis petite on lui rappelle sans cesse qu’elle ressemble à une poupée de porcelaine. Les raisons sont simples, elle a toujours eu une peau très pâle, même en prenant le soleil. En plus, pas de bol, elle a une mauvaise circulation sanguine ce qui fait que sa peau est souvent très froide, surtout aux extrémités du corps. Quant à ses yeux, on pourrait les comparer à l’océan ou encore au ciel en été. Son regard est perçant, certains ont l’impression qu’on pourrait s’y noyer dedans. Ses traits sont fins, doux comme une caresse. Ses lèvres pulpeuses donnent envie d’y goûter. Quelques petites tâches de rousseurs qui ont élu domicile sur son petit nez pointu et ses joues lui donnent un petit côté innocent. Les cheveux de la demoiselle sont teint en blond platine, couleur qu’elle a commencé à faire vers la fin de son adolescence et qu’elle ne quitte plus depuis. Tant qu’à ressembler à une poupée, autant y aller à fond non ?

Pour ce qui est de son gabarit, Aya n’a jamais eu trop de mal à s’habiller avec les tailles japonaises. Elle est elle-même assez menue et si elle n'attirait pas l’attention par son physique, personne ne l’a remarquerait. Sur le corps, pas mal de cicatrices lui rappelant qu’elle se bat tous les jours contre ses démons, marquent une partie de ses avant-bras et une partie de sa cuisse droite. Et comme si elle ne se faisait pas déjà assez remarquer, elle s’est faite récemment tatouer par un vieil ami d’enfance au niveau du bras gauche.

Vestimentairement parlant, Ayame n’a pas vraiment de style attitré. Elle aime pas mal de choses et ces goûts peuvent changer en fonction du temps, de son humeur etc. Mais il est vrai qu’elle a un faible pour la couleur noire et le trois quart de ses vêtements ne sont pas spécialement très colorés.

La petite Aya n’a absolument aucun souvenir de ses parents biologiques. C’est normal après tout, elle était trop jeune pour se rappeler de la tragique histoire qu’ils ont vécu. Puis honnêtement, personne n’a jamais pu lui donner la vraie version des faits, car personne ne saura jamais exactement pourquoi ils sont morts. Ils ont été retrouvés assassinés dans leur bel appartement d’expatriés dans le quartier nord de Mayaku. Son père travaillait pour une grosse entreprise et avait été muté au Japon moins d’un an auparavant. Sa mère était déjà enceinte d’Ayame quand elle a déménagé dans le pays du soleil levant, ne voulant pas être loin de son bien aimé. C’était une nouvelle vie pour eux, de quitter ce pays complexe et parfois problématique qu’est la Russie pour découvrir une toute autre culture qu’est le Japon. Heureusement, ils ne manquaient de rien. Son père avait une place haut placée là où il bossait et sa mère venait d’une famille noble, il était donc normal pour eux que ce soit à l’homme de travailler pendant que la femme reste à la maison pour s’occuper des enfants. Malheureusement elle n’aura même pas le temps de s’occuper ne serait-ce qu'un peu de sa fille. C'était le lendemain de la naissance d’Aya que les corps de ses parents ont été retrouvés. Le pire c’est que la jeune fille était elle aussi dans l’appartement. Par miracle on ne lui avait rien fait. L’agresseur avait préféré l’épargner, peut-être parce qu’il ne voulait pas tuer un bébé, peut-être parce qu’il n’en avait pas eu le temps, personne ne le saura jamais et encore aujourd’hui le tueur n’a jamais été retrouvé.

Les débuts ont été très compliqués pour Ayame. Un nouveau-né orphelin d’origine russe sur le territoire japonais ? Qu’est-ce qu’on en fait ? On l’a met en orphelinat ou on la rapatrie dans sa famille en Russie ? Elle est restée un moment sans réelle identité, ce dont pourquoi aujourd’hui encore elle a du mal à trouver sa place. Finalement, ce sont des amis Japonais aux parents de la blondinette qui ont décidé de l’adopter. Ils étaient persuadés que la renvoyer était une très mauvaise idée. On leur avait dit à l’époque qu’ils n’allaient pas avoir la vie facile quant à leurs choix, mais le jeune couple était déterminé à prendre soin de la petite. Puis ce n’était pas nouveau pour eux, ils avaient eu un fils deux ans auparavant.


La blondinette a très vite était très proche de son grand-frère et lui-même a toujours eu un comportement très protecteur envers elle. Elle l’a toujours idolâtré et plus jeune, elle le suivait comme son ombre. En primaire, Aya n’avait pas forcément beaucoup d’amis. Soit elle se faisait harcelée parce qu’elle ne ressemblait pas aux autres enfants, soit on l’adulait et la traitait comme une bête de cirque. Elle a eu beaucoup de mal à comprendre pourquoi elle était si différente des autres et surtout pourquoi les gens la traitaient de la sorte. La jeune fille a passé plus de temps avec son frère et avec ses crayons plutôt qu’à essayer de socialiser et ce n’est qu’au collège qu’elle a commencé à se faire des amis. C’était elle qui ramenait les meilleures notes à la maison, ce qui étonnait certaines personnes, persuadées qu’un « gajin » ne pouvait pas faire mieux qu’un vrai japonais. Ayame a toujours fait de son mieux pour qu’on l’accepte telle qu’elle est et pour rendre fier ses parents adoptifs qui lui ont sauvé la vie. Au fond d’elle, elle avait le sentiment qu’elle devait tout faire pour ne jamais les décevoir, ou sinon il la renverrait dans sa famille russe qu’elle ne connait même pas.

A l’adolescence, bizarrement, plus personne ne l’embêtait parce qu’elle était différente. Au contraire, elle recevait beaucoup de compliments, beaucoup de petits mots venant de garçons de différentes classes lui demandant de sortir avec elle. Mais elle, ça ne l'intéressait pas trop. Ce qui l'intéressait elle, c’était les filles. La blondinette eu son premier baiser à l’âge de quinze ans, avec une fille d’une autre école sur qui elle avait eu un crush mais la relation n’a pas duré.

Plus les années passaient et plus le frère d’Ayame prenait un mauvais tournant. Il avait commencé à traînasser avec pas mal de caïds du quartier. Certains disaient qu’ils venaient de clans Yakuza, d’autres que ce n’étaient que de simples rumeurs. Leur parents ont essayé de le mettre sur le droit chemin, mais c’était trop tard. Au début, ce n’était que de petits crimes comme voler, mais très vite il s’est retrouvé dans des grosses bagarres, à devoir mettre les autres ko avant de l’être soit-même. Quand leur parents l’engueulaient quand il rentrait couvert de coups, son excuse était qu’il faisait ça pour les protéger, pour protéger Ayame. Puis un jour, quand la blondinette avait dix-sept ans, il disparu. La personne qu’elle a toujours adorée plus que tout, s’en est allée. Une lettre, c’était la seule chose qu’elle avait retrouvée dans sa chambre. Une seule phrase « Ne vous inquiétez pas pour moi » écrit sur le papier froissé. C’est tout. Et c’est resté comme ça durant presque deux ans. Les parents étaient dévastés. Leur fils s’était enfui, était-il encore en vie ? Aya en était persuadée. Cette période avait été très dure pour la famille. La jeune fille ne savait plus trop où se mettre. Ses parents venaient de perdre leur fils biologique, elle avait l’impression de lui avoir volé sa place. Elle était persuadée que c’était sa faute si son frère avait mal tourné et s’il était porté disparu. A cette période, elle avait très envie de mourir. Beaucoup de noirceur, de haine, de colère qu’elle n’a jamais dû gérer à l’époque pesaient sur elle. Le seul moyen qu’elle avait trouvé pour se sentir mieux c’était de se scarifier. Ressentir de la douleur pour se punir d’avoir brisé une famille.

Puis un jour, alors qu’Ayame apprenait à refaire sa vie petit à petit sans sa figure d’attachement, il surgit de nul part. Un message. Un lieu, une heure. Il pleuvait ce soir là, quand son frère lui avait donné rendez-vous dans un coin de la ville pour la revoir, pour tout lui expliquer. A l’époque, elle n’avait pas tout compris à la conversation. Mais ce qu’elle avait retenu c’était qu’il allait bien, qu’il traînait toujours avec son gang, qu’il commençait à se faire une vraie place, qu’il ne reviendrait plus à la maison mais qu’il veillerait toujours sur elle. Elle a fini par l’accepter, mais la blondinette ne sera plus jamais la même qu’auparavant, toujours persuadée d’être coupable du chemin qu’avait pris son frère.


La vie fade d’Aya continuait jour après jour, sans réel changement, sans réelle passion. Elle avait découvert les relations, qu'elles soient amoureuses ou plus intimes. Au final, elle se rendit compte qu'elle s'en foutait du genre de la personne. Tant qu'elle pouvait trouver quelqu'un qui puisse lui faire ressentir quelque chose.

Elle passait de plus en plus de temps avec son frère, sans que leur parents soient au courant. Elle commençait à prendre goût à ce monde-là elle aussi. Puis au final, son choix était évident, elle en avait marre d’être bloquée avec ses parents, à devoir suivre des études qui ne l’intéressaient même pas alors qu’à côté elle pouvait vivre comme elle le souhaitait sous la protection de son frère et de ses amis du gang. Ayame termina par dire à ses parents qu’elle avait trouvé un petit boulot dans une boutique et qu’elle pouvait y loger juste au dessus. Mensonge un peu bidon mais qui a fonctionné et qui lui a permis de prendre son indépendance. Elle a d’abord vécu un moment dans l’appartement de son frère avant de pouvoir prendre un petit studio dans le quartier Est de Mayaku grâce à son travail d’hôtesse dans un bar que gère son frère. Récemment, elle a commencé à vendre de la drogue pour pouvoir se payer elle-même sa consommation sans avoir l’impression de dépenser des masses dans cette connerie.